Perdre un animal de compagnie est une expérience souvent sous-estimée, mais profondément douloureuse. Pourtant, pour beaucoup, le lien avec leur compagnon à quatre pattes, à nageoires à plumes, à écailles… est unique et irremplaçable. Irène Combres, spécialiste du deuil animalier en France, partage son parcours et ses conseils pour accompagner cette perte avec bienveillance et compréhension.

Irène est devenue non seulement accompagnante du deuil animalier mais également formatrice, animatrice de “cafés compagnons” et créatrice de la maison du deuil animalier.

Une passion née dès l’enfance

Pour Irène, l’intérêt pour le deuil animalier remonte à son enfance. À sept ans, elle perd sa première souris, Socrate, et ressent déjà un mélange de tristesse et de culpabilité. Toute sa vie sera marquée par la présence d’animaux et par la sensibilité à leur bien-être et à leur souffrance. Après une carrière dans un cabinet d’avocats, elle choisit à cinquante ans de devenir coach, spécialisée dans les transitions de vie, avant de se consacrer entièrement au deuil animalier.

Le lien unique avec les animaux

Irène Combres rappelle que les animaux ne sont pas de simples « possessions » : le langage utilisé — maître, propriétaire — peut réduire le lien réel, qui est affectif et souvent inconditionnel. Cette relation intense rend le deuil particulier et parfois incompris par la société. Pourtant, 78 % des Français estiment qu’il devrait être respecté autant que le deuil humain.

Préparer et vivre le deuil

La perte d’un animal peut être anticipée, notamment lorsqu’il est âgé ou malade. Irène Combres conseille de préparer une « boîte SOS » avec des contacts, des objets symboliques et des décisions sur la fin de vie, que ce soit par crémation ou inhumation. Cette préparation permet de reprendre un certain contrôle et de réduire l’angoisse.

Le deuil animalier ne suit pas des étapes linéaires. Il se vit au quotidien, avec des hauts et des bas. L’accompagnement consiste à offrir un espace sûr où déposer ses émotions sans jugement ni injonction, et à reconnaître la culpabilité qui peut surgir, qu’on ait pris la décision d’euthanasie ou non.

Accueillir un nouvel animal sans oublier l’ancien

Lorsqu’un nouveau compagnon arrive, il ne doit pas être considéré comme un « remplaçant ». Il est important de laisser un espace au précédent compagnon dans le cœur, tout en accueillant le nouveau dans une démarche de don et non de comparaison. Chaque relation est unique et mérite d’être respectée.

L’importance de l’accompagnement

Irène insiste sur le rôle de l’accompagnement : il ne s’agit pas de prescrire des règles, mais d’offrir une écoute empathique et sécurisante. Le deuil animalier implique de vivre pleinement la douleur, l’amour et l’attachement ressentis, tout en retrouvant un sentiment d’utilité et de responsabilité envers l’animal disparu.

En conclusion

Le deuil animalier est une expérience singulière, marquée par l’amour, la responsabilité et le lien unique avec nos compagnons. Accompagner cette perte avec bienveillance permet de transformer la douleur en un chemin de mémoire, de gratitude et de respect pour l’animal.